Graines de Liberté, les ‘Jardins-Partages’

Fabien Nogué, cofondateur de Graines de Liberté. Des ‘Jardins-Partages’ où l’on sème bien plus que des graines.

Chaque rencontre est différente, même si des valeurs communes animent les personnes que vous découvrez chaque jour dans Lekuko.com

Pour Graines de Liberté, il nous a été très difficile de choisir dans quelle thématique placer cette alternative. Vous le découvrirez lors de cette interview, les jardiniers et les animateurs passionnés de Graines de Liberté, sèment bien plus que des graines dans ces jardins.
Peut-être que la Terre nous apprend ce qu’elle attend de nous, finaleme
nt.

Entretien.

Pour être déjà dans l’ambiance, un extrait audio

Pouvez-vous vous présenter ?

Bonjour, je m’appelle Fabien Nogué. Je suis à Bayonne et au pays des basques depuis 14 ans. J’habite actuellement au Boucau.

Je suis animateur ‘agriculturel’ dans l’association ‘Graines de liberté que j’ai cofondé avec Laurent Bernays et Emma Regimbal, qui a quitté Bayonne et la région, et fait des projets sur d’autres territoires.

En quoi consiste votre activité ?

L’association ‘Graines de Liberté’ s’est créée en novembre 2012, le jour de la Sainte Catherine, parce qu’ “à la Sainte Catherine, tout prend racine” 😉

Nous sommes une petite association, toute jeune, qui a 3 ans, et qui accompagne les habitants, les écoles, pour installer des ‘Jardins Partages’ et agroécologiques.

On disait “Jardins partagés”, mais souvent les gens pensent que c’est partager des jardins à plusieurs, et la discussion est intéressante. Du coup, on peut plutôt appeler ça, les ‘Jardins-Partages’.

Graines de Liberté : Une énergie collective pour des jardins en ville

Pourquoi avoir lancée cette association à Bayonne ?

Retrouver le lien à la Nature

Il y a plusieurs raisons. Mais la principale, c’est qu’en étant très sensible à la nature, aux problèmes posés par nos manières de vivre pas très en relation avec la nature, comme tout un chacun, je me posais beaucoup de questions sur d’autres manières de faire.

On est bien conditionné dans les villes. Les villes ne te laissent pas beaucoup de choix, en fait. Tu sors de chez toi, tu as les magasins, la voiture ou pas. Bref, tu es dans un circuit où soit si tu fais attention, tu recycles tout ce qu’il faut comme il faut, tu prends ton vélo, tu vas à l’épicerie bio. Mais la relation avec la nature, le contact, le dialogue, l’échange avec la nature, est quand même très limité.

Et en fait, rien n’est vraiment fait pour te rapprocher de ça. Tu vas peut-être aller te balader, et tu vas prendre ta voiture pour avoir un peu d’espace, donc tu vas aller vers Itxassou, ou à l’Océan. Tu peux prendre un peu le vélo, mais souvent, ça se termine avec un peu de voiture quand même, et après tu rentres chez toi. Et tu as l’impression que tu as juste cliqué sur une petite fenêtre pour rentrer dedans et en fait, elle s’éloigne aussi vite.

Donc, c’était du coup, comment faire en ville pour être avec la nature, plus en contact avec elle, avoir des sensations, comprendre. Moi, à la base, je ne suis pas jardinier. J’ai fait du jardinage, petit, ado, chez mes grands parents, avec mon père, débroussailler, faire un peu de potager. J’aurais adoré être dans une ferme quand j’étais petit. J’aimais bien les animaux avec une forte attirance pour la vie dans la nature.

Un retour au goût des ‘bonnes choses’

Donc, toutes ces questions, m’ont amené à essayer de savoir comment, aujourd’hui, on pouvait faire. Notamment puisque je suis comme tout le monde, je mange au moins deux fois par jour, comment faire pour me nourrir. Et pour moi, retrouver le goût des bonnes choses que je mangeais quand j’étais petit. Mes parents achetaient à la campagne, chez le fermier, mes grands parents avaient des poules, bref, des choses qui avaient du goût.

Fabien Nogué réalise des plantations au jardin partagéEt là pour se rendre compte que même des fois dans le bio, on ne s’y retrouve pas du tout. Et de comprendre un problème assez violent maintenant, qui peut mettre en colère, par rapport aux pratiques, notamment sur les graines non reproductibles. Une conscience de tout un système, une envie de savoir comment faire autrement, de le pratiquer assez vite et de le partager. Parce que j’ai 43 ans, donc, il y a aussi cette envie, cette conscience là de transmettre. Peut-être qu’à 20 ans, je me serai rapproché de ça, de cette manière là, j’aurai peut-être essayer de vivre ça pour moi.

Une énergie collective pour comprendre ensemble

Aujourd’hui, c’est l’envie de le partager tout de suite en fait, et de comprendre ensemble. Il y a aussi cette démarche là d’être ensemble, de retrouver l’énergie collective. Se poser les questions ensemble et découvrir ces pratiques à développer ensemble.

J’ai compris que je n’étais pas obligé de tout savoir comme jardinier pour commencer à jardiner. Si on attend de tout savoir, on ne fait pas grand chose. Avec le système scolaire et éducatif, on se demande souvent si on sait tout comme il faut pour commencer à faire quelque chose. Donc, je ne suis pas jardinier, et pourtant je jardine et je partage des choses avec les enfants. Je suis dans la pédagogie pour leur montrer comment aujourd’hui, on peut faire un potager. Pour leur montrer la nature, pour y être sensible et passer du temps dans les jardins avec eux.

Un accompagnement pour retrouver les liens à la Terre et à soi-même

Vous avez plusieurs jardins actuellement ?

J’emploie souvent le mot ‘on accompagne’, parce qu’en fait, on n’a pas de jardins. On participe à des jardins, on anime. On organise. Mais ces jardins, ils ne sont pas à nous, et c’est important. On participe à des projets de jardins donc :

Fabien Nogué au jardin partagé de l'école Branaà Brana, ici dans une école depuis 1 an. Jardin avec les enfants, les instituteurs, et les parents.

– dans le quartier des Hauts de Sainte Croix, dans la ZUP de Breuer, depuis 2 ans. Même si le jardin existe depuis 1 an, on est dans le quartier pour aller à la rencontre des gens depuis 2 ans pour que cela soit un projet partagé, collectif.

– on commence un jardin dans un autre quartier HLM au Boucau, où on fait actuellement une enquête participative. Où on organise ça avec l’Office 64 pour coordonner nos manières de faire. Ça prend du temps avec des organisations privées ou institutionnelles, avec ce que demande vraiment une participation. C’est tout un chantier.

– on participe au jardin potager de l’association ‘EVAH’, dans le quartier aux Hauts de Sainte Croix. C’est un foyer d’handicapés qui ont un jardin dans les jardins familiaux de Bécadine. On restaure leur potager au milieu d’un jardin de fleurs, de fruitiers et d’arbres. Ils avaient un peu laisser tomber le potager, donc depuis 9 mois, on remet le potager en route avec eux.

– A la clinique Caradoc, quelque chose s’organise pour commencer un jardin pour les personnes avec des troubles du comportement alimentaire. Dans le parc de la Clinique, on va créer un jardin potager, fleurs, fruits. On dit potager, mais c’est tout ça, fleurs, fruits, aromatiques, légumes.

Dans ce dernier projet, vous irez jusqu'à faire des préconisations sur l'alimentation ?

Le jardinage, un vecteur thérapeutique de reconstruction

Ça va sûrement toucher ça. Pour l’instant, il s’agit de planter. Mais évidemment, on va aussi préparer les récoltes et les manger ensemble. On n’en est pas encore à ces questions. Mais on fait des ateliers avec le personnel, une psychologue, une dietéticienne, une psycho-motricienne. C’est des beaux projets.

Comme celui que nous avions fait avec l’association SUERTE, à Brocodis, Saint Martin de Seignanx. SUERTE accueille des personnes en situation de toxicomanie en post-cures. Dans ce lieu, on a démarré un jardin accompagné du personnel médical. Une amie qui travaillait dans cet endroit me racontait que c’était une ancienne ferme avec 15 ha de bois. Elle me disait que le lieu n’était pas très bien entretenu, que la forêt, les terres, la partie jardin n’était pas utilisées. Pourtant, ils accompagnent des personnes qui justement, ingèrent des choses qui leur sont nuisibles. Il n’y avait pas d’atelier cuisine avec des produits frais. Ils achetaient ce qu’ils pouvaient avec le budget de cette association.

On voyait bien l’écart entre le concept “on soigne nous” de l’organique à l’occidentale, et l’approche au niveau énergétique et du lien. Leur relation avec un lieu où ils sont en train de se remettre à vivre : tout un tas d’ateliers, menuiserie, peinture, yoga, plein de choses super. Mais avec la nature, le lieu lui même, pas de projet, pas de lecture, de lien qui était créé avec ça. Et notamment avec l’alimentation. Penser pouvoir mettre une graine et puis manger une tomate. Et du coup, être dans l’attention vis à vis de soi, et comprendre le lien entre la terre et soi.

Jardin partagé de Ecole Brana - Semis et Paillage A chaque fois, c’est ça le jardin. On a commencé et on a découvert au fur et à mesure tout ce que ça racontait.

Le projet a permis d’éclaircir l’approche. Aujourd’hui, les choix de financement se portent  sur la rénovation de nouveaux espaces pour de nouveaux publics.

La reconstruction des espaces

– A Balichon, on a participé à la création du jardin pendant 1 an. Le quartier venait d’être renové. Ils avaient refait les parkings, enlevé une école, refait une crèche… Dans cette fin de restauration, il y a eu cette envie de recréer le jardin partagé enlevé suite aux travaux. Et entre les HLM, la MVC et la Mairie, le projet de mettre à disposition un morceau du parc, des espaces verts. En fin de réhabilitation.
Ici, aussi, c’est au bout de 2 ans de travaux où ils ont refait Breuer, les parkings, les peintures… Suite à cette rénovation, la possibilité, l’envie est apparue de faire un jardin partagé.

Et à la Clinique, ils viennent de la restaurer pendant 1 an et demi. Ils ont créé un nouveau bâtiment, et du coup, il y a un espace. 3 structures se regroupent sur ce même lieu, et donc, ils lancent tous les soins de santé mentale. Le jardin arrive en fin de rénovation. On se met là, on plante des graines, on met des fleurs. C’est un peu comme une maison. Nous, on amène ça comme si on avait un jardin ensemble : comment on fait pour que cela soit agréable, qu’on ait envie de vivre des moments ensemble au jardin.

Au début du projet, on demande moins de moyens qu’une entreprise paysagère pour un jardin dans un quartier. Un architecte fait les dessins, avec des allées, des cabanes. C’est super. Ils te font ça, ils te le posent, mais après ? Nous, on se projette sur la construction complète d’un chantier. Et évidemment, on a des financements pour que des gens  viennent coordonner, animer, transmettre, faire de la pédagogie et des ateliers avec les enfants…

Une autonomie pour se réappropier l’espace urbain

Comment voyez vous votre évolution ?

L’idéal à Breuer, que dans 4 / 5 ans, il y ait une petite association d’habitants qui se soit créée. Qu’on soit là pour une aide et un suivi, mais qu’une autonomie se dégage. Avec des structures du quartier, avec des jeunes qui auront peut-être fait des études là dedans, et qui viendront s’investir. Il faut des gens avec les compétences et qui sentent l’étincelle avec le projet.

Ou l’association des habitants comme la MVC Balichon. Ils ont rencontré leurs jardiniers. Maintenant, il y a des jardiniers bénévoles qui font vivre, animent et organisent des événements.  Une dizaine de personnes. Il y a eu une soupe organisée, il y a quelques jours. Dans le noyau dur, il y a 10 à 15 personnes, et ensuite ça ramifie.

Serre et jardin de l'école BranaLe jardin créé un nouvel espace urbain. D’un coup, on a un nouvel espace gratuit, sans inscription (c’est le choix que nous avons fait, même s’il y a d’autres modèles). Quand un salon jardin se pose avec des bancs, des tables, des chaises, tu n’as peut-être pas des jardiniers qui sont là tout le temps. Mais tu as des gens qui en profitent. Des personnes âgées qui viennent bouquiner, des jeunes qui viennent plus tard le soir pour papoter et boire un coup, ou utiliser le barbecue du jardin. Même s’ils ne viennent pas jardiner, c’est tout un centre qui se met à vivre et que chacun s’approprie à sa manière.

On peut aider des gens à monter des projets sur d’autres villes, parce qu’on commence à savoir comment développer ce genre de projet de manière durable. A plus long terme, plutôt que d’aller créer des jardins partout,  l’idée serait de le faire avec les personnes du quartier. Donc plutôt proposer de la formation sur des projets participatifs, des projets agroécologiques, et pédagogiques, ces 3 aspects là.

Quel était votre idée à la base ? Créer un espace d'alimentation urbaine ou un lieu créateur de lien social ?

Au delà du jardin, un lieu de vie

Il y a tout ça. A Balichon et ici, certaines personnes se font leurs petits repas, leurs salades. Cyril Dion l’a évoqué il y a quelques semaines chez Ruquier suite à leur passage avec Mélanie Laurent dans nos jardins à Bayonne pour le film “Demain. Effectivement, il arrive que le jardin dépanne des personnes en galère, avec quelques tomates, une salade. Au niveau d’un jardin partagé, il y a des choses comme ça. On a donné plein de salades. Mais évidemment, on ne fait pas un jardin de production. Sinon, tu le vois, les allées seraient beaucoup plus petites. Dans la serre, il n’y aurait pas une partie atelier…  Les espaces sont productifs. Mais par rapport au nombre de personnes qu’il y a autour, c’est petit. Ça peut être anecdotique, mais c’est important quand même. Il y a aussi les momes qui partent du jardin avec leur salade.

Donner leur place aux enfants

Fabien Nogué au jardin partagé de l'école BranaNormalement, un enfant ne fête pas une salade chez toi. Mais quand ils la font, qu’ils la cueillent, qu’on leur donne, et qu’ils peuvent la ramener chez eux, ils sont hyper contents.

J’ai vu ça aussi à Breuer, on a distribué les agrumes. On avait deux caisses. Ils ont pris des citrons. Ils n’allaient pas les manger. Mais ils étaient contents de ramener ça à la maison, de dire à papa, maman, j’ai des citrons. C’est très concret. On ramène quelque chose, pour faire plaisir à ses parents, qu’on a eu gratuitement, qui a l’air bon. On m’a donné ça, je le ramène à la maison. Souvent, ils viennent de familles pas très fortunées, ils savent ce que c’est les courses, l’argent.

Mais c’est important de se dire qu’on retourne au jardin, on créé de l’énergie collective, on partage d’autres manières de s’occuper de la terre. Et s’il y a des gens intéressés, si ça réunit de plus en plus de monde, demander des espaces plus grands où on peut faire plus de production.

Créer sa ville

Il y a un mouvement né en Angleterre, ‘Les Incroyables Comestibles‘. Il permet de se réapproprier les espaces urbains et de créer une autre ville, parce qu’on en a besoin.

Serre du jardin partagé de l'école BranaOn ne s’en rend pas forcement compte, mais ce qu’on fait a du sens. Comme une ligne de bus, comme une place de parking, on donne du sens à une manière de vivre. Si on lance l’idée que sur les ronds points, dans les parcs, on installe des bacs pour créer des voies vertes où on peut cueillir et jardiner ensemble, on partage. C’est ça l’important, comment les gens se réapproprient ces espaces. Les Incroyables comestibles ont tout un protocole bien pensé.

Ce n’est pas tant de planter un hectare. Mais si tu plantes dans ta rue, tu te mets devant le panneau municipal pour dire que la Ville n’est pas qu’au Maire, à ton équipe de sport, c’est aussi à toi. Avoir des fruitiers, c’est important. Mais si personne n’est attentif aux fruitiers, et que seules les équipes techniques municipales s’en occupent, et qu’il n’y a pas d’attention…. Et en ville, c’est un peu ça. Tout le monde est tellement désinvesti que justement on met des caméras, parce qu’en fait, on ne n’occupe plus d’où on est. On se dit, “il y a lui, il fait ça”, et puis tout est fait de manière assistée et nous concerne tellement peu. On ne pousse pas les gens à s’approprier les choses, y participer, et donc, plus personne ne fait attention à rien.

De fait, nous, au jardin, on essaye de faire attention à ce qu’on fait. A partir de là, si on recommence à faire attention à ces petites choses, on peut imaginer qui si certains reprennent goût et en auront besoin, ils voudront peut-être faire ça, en bas de chez eux, sur leurs balcons, dans leur quartier…

Un espace ouvert à tous pour venir nous rencontrer

Vous avez fait le choix de quel statut ?

Graines de Liberté est une association Loi 1901 avec 3,5 salariés.

Pourquoi communiquer sur un WEB MAGAZINE sur l’économie locale et Durable comme Lekuko vous paraît important ?

Lekuko, c’est essentiel dans le monde dans lequel on est justement, pour valoriser les actions qui ne sont pas forcément à la Une. Nous, on s’est souvent dit avec d’autres associations, qu’il y avait besoin de relier, de coordonner des informations locales sur des associations qui touchent parfois des réseaux très différents, et qui par contre, n’ont pas encore de liens, de ponts.

Par l’intermédiaire de Lekuko, une personne qui veut savoir comment on peut faire autrement découvre que tout un panel d’initiatives locales  existent. Ça donne du courage pour s’en approcher si on a envie de participer.

Avez vous quelque chose à demander ou à proposer à nos lecteurs ? Ils auront vos coordonnés sur cette page pour entrer en contact directement.

Si des gens veulent venir au jardin nous rencontrer. Le rendez-vous qu’on peut donner, c’est aux jardins de Breuer, le mercredi après midi entre 15h et 17h. Nous n’avons pas de bureau. Donc, venez nous rencontrer, côté parc, au niveau du bâtiment 5, près de l’école Malégarie.

Un truc très clair que je n’ai pas encore dit, c’est qu’on s’est rendu compte qu’il y avait besoin d’espace pour se parler, pour échanger. Moi, ça m’est souvent arrivé d’être au jardin, d’y venir 2, 3 heures, et de parler avec quelqu’un pendant 2, 3 heures.

Aussi bien avec quelqu’un qui raconte des histoires du quartier, que quelqu’un qui vient et qui se demande ce qu’on fait, comment on le fait, pose des questions sur l’agroécologie. Il y a beaucoup d’échanges. Des gens qui viennent d’ailleurs, entendent parler des jardins partagés. Ils se  disent il y en a à Bayonne, on y va, et se demandent comment on fait, comment on s’y est pris. J’aimerai bien faire ça chez moi, comment avez vous commencé, qui vous aide… etc…

Aujourd’hui, on vit de belles choses.

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